Considéré par certains comme un ovni dans la discographie du couple malien, le déroutant nouvel album d’Amadou & Mariam, La Confusion, reste pourtant une ode à la tolérance et à la solidarité.
Des sonorités plus rock, plus funk et même plus électro, voilà ce qui peut perturber les aficionados du duo. Une des explications ? Le producteur du neuvième album studio d’Amadou & Mariam n’est autre qu’Adrien Durand, membre du groupe Bon Voyage. Fan de synthé, vous y entendrez forcément sa « touch » (au détriment de la gratte d’Amadou diront d’autres…).
Le résultat, bien que surprenant, n’en est pas moins déplaisant, bien au contraire ! Puis rassurez-vous, les rythmes africains emblématiques et envoûtants de nos maliens préférés ne sont jamais bien loin et servent une nouvelle fois de fil rouge à ce nouvel opus.
On y retrouve ainsi des morceaux dansants tels que Fari Mandila ou Filou Bessame, qui grâce à leurs influences disco vous donneront envie de vous déhancher. Sans oublier Bofou Safou, premier extrait de l’album, sortie dès début juin et qui a probablement rythmé votre été, notamment grâce aux nombreux remixs qu’il s’est vu offrir (Fatima Yamaha, Lully, Henrick Schwarz…). La thématique du single n’en ai pas pour autant plus légère, c’est même au contraire un hymne au travail, un encouragement à ne jamais baisser les bras…
Parce que oui, Amadou & Mariam n’ont pas changer sur ce point, comme pour chacun de leurs albums, le but est bel et bien de faire passer des messages ! Malheureusement, au vu de la situation de notre monde actuel, les très fédérateurs artistes ne peuvent qu’en décrire une triste réalité et aborder des sujets difficiles comme l’insécurité et les discriminations dans C’est Chaud ; ou bien l’exil en temps de guerre (au Mali actuellement) avec Ta promesse ou La Confusion.
La Confusion, titre également donné à l’album et qui résume pleinement les interrogations des artistes qui se décrivent comme « des chanteurs de ce qui se passe au quotidien« . Où va le monde ? Quel avenir pour la jeune génération ?
Mais pas question de s’alarmer ! Bien que les jours semblent moins doux que les « Dimanche à Bamako » (2004), Amadou et Mariam ont ce don et ce phrasé innocent (parfois naïf) qui savent vous apaiser. Certes les messages sont forts et parfois durs, mais c’est avec la grande élégance qu’on leur connait, qu’ils nous font accepter la réalité et nous encourage même à rester fort tous ensemble.
La fin de l’album rassurera les fans de la première heure, le style original du couple n’a pas totalement disparu et nous promet notamment de belles balades en dialecte malien, Massa Allah ou Mokou Mokou (dont il existe une version blues).
En résumé, oui c’est différent mais non ce n’est pas moins bien. Oui, ils nous donnent toujours envie de danser mais non, ils n’en oublient pas pour autant l’importance de leurs messages !
La Confusion reste un album à savourer sans modération… et pourquoi pas en live lors de leur passage au Transbordeur à la fin du mois ?