Que les membres de Son Lux soient talentueux, nous n’en avions aucun doute… mais de là à prendre une telle claque ! C’était sur la scène de l’Épicerie Moderne le 15 février et on se refait la soirée, comme si on y était tous ensemble.
Direction Feyzin en ce jeudi soir pour l’un des concerts événements de ce début d’année avec la venue d’un des groupes les plus indescriptibles de leur génération tant leur musique est unique. Oscillant entre jazz-électronique, rock alternatif et expérimentations…
Pour la première partie et mettre le public dans l’ambiance, c’est la douce Hanna Benn qui fait son entrée. Mac à gauche et lunchpad à droite, l’univers électronique de la jeune musicienne est très vaporeux parfois même ecclésiastique. Apposant sa voix, tout aussi douce et plannante, Hanna nous propose ainsi en apéritif son EP Divide, tout juste sorti et composé de 4 titres. Pour l’anecdote, Hanna Benn connait bien Son Lux car ils ont déjà collaboré sur le très bon You Don’t Own Me mais pas que. Hanna est en effet la soeur du chanteur et leader du groupe. Ceci explique cela !
C’est au tour du trio masculin d’arriver sur la scène de l’Épicerie, tout en sobriété. Vétus de noir, on est loin des superstars en faisant parfois trop, et pour cause, on assiste ici à une performance musicale à l’état pur. La scénographie reste minimaliste mais juste, seuls des jeux de couleurs accompagnent nos trois gars. Premières notes, premiers frissons… sûrement l’un de leurs plus grands succès ouvre le bal, il s’agit de Easy.
Ryan Lott au clavier nous livre simultanément un véritable show vocal, sa voix ondule jusqu’aux plus hautes notes avec une grande intensité. Rafiq Bhatia quant à lui semble être né avec une guitare entre les mains tant ses doigts se balladent aussi aisément sur l’instrument. Enfin, Ian Chang est un virtuose à la batterie, l’énergie qu’il déploie à jouer n’a d’égal que la vitesse de ses percussions. Chacun excelle donc dans son domaine et nous restons ébahis quand l’un après l’autre ils se livrent à des solos acharnés de plusieurs minutes !
Les titres s’enchainent. La salle s’enivre avec ceux de leur dernier EP Remedy et bien évidement de leur dernier album tout juste paru Brigther Wounds. Pour ne nommer qu’eux, les ensorcelants Slowly ou Dream State dont le public fait les choeurs tout au long. Très beau moment de communion ! Et Hanna Benn est de retour (la soeur de Ryan Lott pour ceux qui ont suivi) pour interpréter leur morceau en commun (You Don’t Own Me si vous avez vraiment suivi).
Le chanteur n’est pas sans humour, bien au contraire ! Après s’être moqué de notre accent français, qu’il prend comme excuse pour affirmer qu’il ne comprend pas… notre français ; il aborde le fait que cela fait 10 ans qu’ils ne sont pas venus jouer dans l’agglomération lyonnaise. Un anniversaire en-soi, et pourquoi ne pas le fêter tous ensemble en entonnant “Happy Birthday” ? Oui mais joyeux anniversaire qui ? Loin d’être fan du président américain, pour cette partie, Ryan à sa petite idée. Un refrain que tout le monde reprendra de bon coeur.
Happy Birthday to you… everyone except Donald Trump !
L’artiste continue sa tirade en se moquant des artistes qui, à la fin du spectacle, font semblant de partir pour entendre la foule réclamer un autre morceau, avant de revenir triomphant et avec une presque fausse modestie sur scène. On est prévenu, ils vont le faire. D’ailleurs ils nous demande d’avoir l’air surpris. Sans problème. Le trio quitte la scène (ah bon ?), et même sans l’idée de vouloir jouer le jeu, la foule demande réellement un autre titre car personne ne veut que ça s’arrête !
Ils reviennent, la mine jouant la surprise et nous annoncent la bonne nouvelle, ça ne sera pas un mais deux morceaux qui clôtureront le concert. Le premier, tout en émotion, car oui, Son Lux ça prend aux tripes. Mais le grand final arrive avec le titre faisant partie de la bande originale du film Le Secret de Margo, vous aurez deviné… le très musclé Lost it to Trying ! Que rêver de mieux ? Derniers moments de liesse et d’enivrement, c’est bel et bien la fin…
Son Lux en concert c’est donc un condensé de trois talents bruts ! Et fort heureusement, ils nous ont fait la promesse de ne pas attendre de nouveau 10 ans pour revenir nous voir…
Crédit photo : Jan Kuča