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« Post Blue » de Crayon : l’EP de la maturité.

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crayon ep post blue

C’est un sacré coup de Crayon que dessine la sortie de « Post Blue« . Le nouvel EP de Crayon suinte les influences diverses marquées et assumées, un style néo-soul que les puristes ne pourront dénier.

On sentait une amorce de virage artistique avec la sortie des titres Ocean, Silverplates ou même la collaboration avec The Nightbirds en 2017, cette fois c’est confirmé : Crayon joue dans la trousse des grands. Amateur de jeux de mots faciles vous allez être servis. On avait déjà fait dans le même champ lexical lors de la sortie de « Flee », mais force est de constater qu’on nous donne rarement de quoi écrire aussi facilement.

Le producteur de chez Roche Musique sort ici 7 titres d’une légèreté et d’une sensibilité surprenantes. Il confiait récemment à Yard qu’il s’était enfin trouvé artistiquement. Et cela se ressent dans la sincérité de ses productions, posées et profondes. Le meilleur exemple serait After The Tonequi additionne à la délicatesse de la voix de Lossapardo, une grande simplicité. Un kick, un hi-hat, une ligne de basse et ça fonctionne formidablement bien : on est transporté dans l’univers sketché à coups de grandes traits (de Crayon) et de couleurs mélancoliques.

crayon ep post blue

Il semblerait que la période live trap pendant laquelle il sautait partout sur scène soit passée. Même si c’est très cliché, « Post Blue » est l’EP de la maturité. Le fameux ! Ses influences sont assumées et il ne se cache plus. Home démontre ce changement, on est dans de la néo-soul à la Hiatus Kaiyote avec la voix profonde et sensuelle de Malia Lynn.

Autre exemple. Écrite en collaboration avec son pote Gracy Hopkins, rappeur de grand talent avec qui il avait déjà sorti plusieurs productions, Faith récite quant à elle une véritable ode empreinte de lyrisme à la Roche Musique. Kartell et Cézaire nous affirmaient lors de leur interview que de tous se retrouver en studio leur faisait s’influencer les uns les autres. Est-ce qu’on entendrait pas un peu de Kartell dans la track Post Blue et de Darius dans Fake ? On vous laisse vous faire votre avis et déguster cet EP délicat qui se termine majestueusement par un reboot de « Je suis venu te dire que je m’en vais » de Gainsbourg d’une grande finesse.

Crédits photo Frame Pictures