Musique

Rencontre avec CätCät et son nouveau titre « Kurwa »

par Sulivan Lbn le 20 Juin 2016

Nous avons souvent eu l’occasion de croiser CätCät en Dj set lors des Villa Schweppes de Cannes et au festival Calvi On The Rocks. À l’occasion de la sortie son dernier titre « Kurwa » sur la compilation « Tealer House Party Vol. #1 » vendredi dernier, Cédric Couvez, de son vrai nom, à accepté de répondre à nos questions et de nous parler de sa nouvelle production. 

Salut CätCät, pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas trop, peux-tu te présenter ? Tu es journaliste, chroniqueur/animateur et DJ, qu’est-ce qui t’as amené à la production? 

J’ai tout de suite compris que c’était la vie que j’avais envie de mener.

Pour être précis… Je ne suis plus du tout journaliste depuis 5 ans, je me consacre entièrement à mon projet musical : CätCät. Cependant, je l’ai été pendant 10 ans où je m’occupais des tendances et de la pop culture pour le quotidien 20Minutes. En parallèle à ce job, je jouais déjà comme DJ, mais plus par passion, pour m’amuser. Je me suis très vite pris au jeu…
Le projet de produire ma propre musique a germé pendant des années avant que je me foute un grand coup de pieds aux fesses. Il y a trois ans, j’ai tout plaqué pour m’enfermer dans mon home-studio pendant trois mois, nuits et jours, sans voir personne, sauf mon chat. Et mon premier EP était né. J’ai tout de suite compris que c’était la vie que j’avais envie de mener.

Tu nous parles de ton nouveau single CätCät – Kurwa (feat. Katrin Cole) ? On a eu l’occasion de l’écouter en avant première, c’est assez déroutant comme sensation sur une unique track. Tu passes d’une ambiance chill électrique et progressivement tu arrives à quelques chose de psyché pour enfin finir sur une note assez “dark”…

Mon nouveau single « Kurwa » qui vient de sortir sur la compilation « Tealer House Party Vol. #1 » est avant l’histoire d’une rencontre. Une rencontre avec le mannequin Polonais Katrin Cole, pendant la dernière fashion week parisienne en Mars dernier. Je suis immédiatement tombé amoureux de la personnalité explosive de cette fille… A 5 heures du matin, après une grosse fête, je lui ai proposé d’enregistrer sa voix, sans vraiment savoir ce que ça allait donner car elle ne s’était jamais prêtée à ce genre d’exercice : elle était à Paris pour défiler, pas pour chanter ! Le lendemain, je me suis retrouvé avec une tonne de vocaux, je me suis plongé dans la composition, tout coulait de source, et l’évolution des différentes parties reflètent bien le tempérament de Katrin. Ça part tout doux et ça finit… dans le chaos !

Pourquoi « Kurwa » et le choix Katrin Cole pour la vocale ?

« Kurwa » est le mot le plus utilisé par les Polonais ! Ça veut dire « putain » mais dans le sens de l’interjection. En parlant avec Katrin, ce mot revenait tout le temps même si nous échangions en anglais bien sûr ! Ça m’a donné l’idée du gimmick pour ce track. Finalement, je n’ai pas choisi au sens premier Katrin pour la vocale de ce track, car j’ai composé la musique après notre séance d’enregistrement. J’aime que le hasard des rencontres fasse partie intégrante de mon processus de création. Sans Katrin, il n’y aurait jamais eu ce nouveau single de CätCät… Elle a véritablement été ma muse et m’a même confié que ce track était le plus beau cadeau que l’on ne lui ai jamais fait. Ça me touche beaucoup !

Ça part tout doux et ça finit… dans le chaos !

Comment qualifierais-tu ton univers musical ?

Au début du projet, CätCät devait être de la musique électronique encapsulée dans un format Pop. Mes deux premiers Ep’s (Kisses et Bang Bang) suivaient cette envie. Mais, très vite, mes sets sont devenus plus dark, underground et spéciaux. J’ai donc décidé de m’affranchir de tous les formats pour essayer de créer une Deep/Tech House qui a des couilles ! Le tout en conservant le côté fusion qui m’intéresse beaucoup artistiquement comme producteur, je ne suis pas fan de la House au kilomètre, j’aime que mes productions soient vraiment personnelles et uniques, quitte à en dérouter certains. Ma dernière mixtape,  « Candy Karma », disponible sur mon compte SoundCloud, est un bon concentré de ce que je joue en ce moment. J’y ai même glissé un remix inédit que j’ai produit pour une artiste mais qui ne sortira jamais à cause d’embrouilles administratives avec son label.

J’ai donc décidé de m’affranchir de tous les formats pour essayer de créer une Deep/Tech House qui a des couilles !

Parle nous de tes influences, qu’est-ce qu’on pourrait retrouver dans tes playlists que tu écoutes dans le train ?

Mon univers musical se nourrit de toutes les influences que j’ai accumulées au fur et à mesure de ma vie. J’ai été élevé par un père qui écoutait du rock 70’s façon Pink Floyd, puis j’ai fait ma révolution Hip-Hop au début des années 90 avant de plonger dans les musiques électroniques avec l’émergence de la première vague French Touch. Ça m’a donné un large éventail d’influences avant même d’être adulte. Depuis, j’écoute beaucoup de musique électronique pour le « boulot » car c’est mon job de défricher les nouveautés que l’on m’envoie pour mes sets et lorsque je suis dans le train en revanche, j’écoute mon groupe préféré de tous les temps : Les Red Hot Chili Peppers ! Je suis un vrai californien dans l’âme…

Beaucoup de tes morceaux ont été remixé par des artistes de renom comme Neumodel, Supermen Lovers, Synapson… Ça représente quoi pour toi? Et comment se font ces rencontres ?

Je pense qu’il faut évoluer en « meute » dans la musique, c’est un peu comme dans le foot, tu ne gagnes jamais un match tout seul !

Tout comme les différentes personnes avec qui je travaille pour mes featurings, les remixeurs s’imposent souvent suite à des rencontres que je fais totalement par… hasard. C’est la vie qui décide ! En revanche, il est vrai que je suis super fan du travail de tous les remixeurs avec qui j’ai eu la chance de travailler et que pour la totalité d’entre eux, nous sommes devenus amis après notre collaboration. Je pense qu’il faut évoluer en « meute » dans la musique, c’est un peu comme dans le foot, tu ne gagnes jamais un match tout seul !

Tu es chroniqueur/animateur pour l’émission “Monte Le Son” sur France 4, qu’est-ce que tu souhaites transmettre aux auditeurs/téléspectateurs ?

Il y a quatre ans, France4 m’a contacté pour que je parle de musique électronique dans l’émission hebdomadaire « Monte le Son ». C’est ultra cohérent car en tant que DJ, je reçois plein de nouveautés en avant-première, je peux donc mettre un coup de spotlight sur les artistes émergents français, ce qui n’est pas du luxe en TV. Le PAF a plutôt tendance à être ultra suiveur voire même carrément un gros canon à merde ces temps ci. Cette émission devrait être remboursée par la Sécurité Sociale car elle soigne les oreilles (rires).

Qui dit Cätät dit évidement chat et donc vie nocturne, neuf vie, toi avec tout ce que tu fais c’est plutôt neuf en une, tu es plus le lapin de Duracell que le petit chat ronron…

Si je ne joue pas pendant plus d’un week-end, je suis en dépression et idem pour le studio !

Aujourd’hui, CätCät représente 99 % de mon temps et de mes revenus et c’est super cool de tourner tous les week-ends et de rencontrer de nouvelles personnes. Effectivement, j’ai une vraie tendance à l’hyper activité ! Je ne tiens pas en place, il me faut toujours un os à ronger. Au début de l’aventure CätCät, j’ai d’ailleurs du apprendre à être un peu plus patient car le rythme de cette industrie est bizarrement assez lent malgré l’ère digitale. Après le baby blues d’une sortie, j’attaque toujours un nouveau projet pour ne pas rester inactif. Quand aux dates qui s’accumulent, c’est vraiment une partie de plaisir car j’adore la schizophrénie de mon métier : d’un côté être seul comme un autiste dans mon studio et de l’autre performer en DJ set devant mon public. Ça correspond totalement aux deux parties de ma personnalité. Si je ne joue pas pendant plus d’un week-end, je suis en dépression et idem pour le studio ! (rires).

Tes meilleurs souvenirs où tu as pu jouer ?

Question piège, il y a en tellement ! Ça va du Bing Bang Festival à Paris devant 5 000 personnes où je partageai la scène avec Jamie Jones et Black Coffee à la beach party de la Villa Schweppes l’an dernier à Calvi on the Rocks. Sans compter mes sets à La Dame Noir à Marseille, qui est clairement le club où je préfère jouer en France…

Où est-ce qu’on pourra te croiser cet été ?

Cet été, on pourra me croiser partout où il y a la mer, du ciel bleu et des CDJ ! Je joue à Marseille au festival A Contraluz avec Moodyman, Oliver $, The Mekanism ou encore Amevicious, ça s’annonce très très méchant. Je vais aussi jouer au Cap Ferret, à La Baule, à Biarritz et même à Paris, même si pour le coup, je cherche encore la mer là bas malgré la crue !  

Est-ce que tu connais un peu Lyon ? Souhaiterais-tu y jouer ?

Oui, je connais un tout petit peu Lyon car j’avais une chérie là bas il y a plus de 10 ans. Après, c’est vrai que je n’y suis pas retourné depuis que la scène électronique a vraiment explosé là bas ! Et pour le coup, oui, j’ai évidemment très envie de venir y jouer !

Promoteurs du coin, sachez que je suis bouillant pour venir jouer chez vous !

Ton top 3 sons du moment ?

Mon top 3 va être composé des toutes dernières sorties de mes amis proches qui produise de la belle musique électronique :

Claap ! – Danser (feat. Santana)
MA/JI – Our House (feat. Tennin)
Entschuldigung – Ting Ting

C’est quoi la suite pour toi ?

La suite, c’est un éternel recommencement. Alterner les séances de studio et les dates en Dj sets. Une sorte de « Un jour sans fin » ultra jouissif, pour être honnête ! Pas le temps pour les vacances !

Un dernier petit mot ?

Vivement ma première date à Lyon ! Promoteurs du coin, sachez que je suis bouillant pour venir jouer chez vous !

Depuis 17 juin Le nouveau single de Cätcät, « Kurwa » feat. Katrin Cole est disponible sur toutes les plateformes (iTunes, Spotify, Apple Music, Deezer…) sur l’excellente compilation de Tealer Records « Tealer House Party Vol. #1 » ! http://lnk.to/TealerHouseParty