Il n’y a eu que deux jours de vrai soleil en région parisienne ces derniers temps. Par chance ou grâce à, il s’avère que le festival écoresponsable We Love Green se déroulait ce week-end là. En bons rédacteurs curieux et festivaliers que nous sommes, on remonte le temps au 2 et 3 juin dernier pour vous faire vivre avec nous l’un des meilleurs événements français de ce début d’été !
Pour cette septième édition et pour la troisième année consécutive, c’est au cœur du bois de Vincennes que tous les festivaliers à l’âme verte et aux goûts musicaux remarquables se dirigent en ce premier week-end du mois de juin. Après un petit pique-nique non loin du château de Vincennes, avoisinant le festival, nous voici lancés sur la longue (très longue) Route Dauphiné, bien décidés à profiter au maximum de l’événement. Après cette marche, pour se mettre en jambe à travers les bois, on accède très rapidement au site et ce, même si le samedi était annoncé sold out !
Les hostilités commencent en douceur mais en cadence avec la talentueuse Vendredi sur Mer, idéale pour amorcer le week-end chargé qui s’annonce. Les tubes de la jeune Charline Mignot échauffent la foule qui suffoque déjà sous le soleil de plomb… mais nous n’allons pas nous plaindre (tout le monde se souvient de l’édition 2016, englués dans la boue). Et puis Vendredi sur Mer nous sert ses titres rafraichissants comme La femme à la peau bleue ou Les filles désirent pour nous soulager.
Petit saut à la scène juste derrière, La Clairière et son grand chapiteau bleu où déjà une belle foule s’est formée pour accueillir d’autres jeunes artistes françaises : Ibeyi. Les sonoritées word expérimental des jumelles sont les alliées parfaites pour ce type de journée au “calme”, en pleine nature, entouré d’inconnus aux styles des plus atypiques.
Et oui, les extravagances sont les bienvenues à WLG, que certains appellent le petit Coachella français. J’aurais voulu émettre un avis sur la présence outrancière du bandana sur la tête des festivaliers mais une autre chose était beaucoup trop présente sur le festival, une chemise rayée, MA chemise (j’éviterai donc les remarques sur le manque d’originalité pour cette fois et m’en vais la bruler).
Bref, revenons-en à notre journée car elle est loin d’être terminée, croyez-moi !
On quitte Ibeyi avant la fin pour aller se défouler sous les magistraux lustres du dancefloor aka Lalaland et son décor sans pareil ! Le cadre seul vous propulse dans un autre univers, imaginez donc quand celui-ci est agrémenté par les rythmiques de Funkineven en b2b avec Shanti Celeste puis celle de l’icône Miss Honey Dijon ! Ça y est, on est bel est bien dans les starting blocks, pour reprendre l’expression des années 90.
On sort de sous cette tonnelle en trans, un petit tour sous les arcs brumisateurs mis à disposition et on suit le mouvement de foule qui se dirige vers le live d’un des nouveaux génies du rap français : Lomepal ! Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ici aussi c’est bouillant. Que ce soient ses balades romantiques ou ses punchlines provocatrices, les paroles sont sur toutes les lèvres même dans les pogos !
Lessivés, il est temps de reprendre des forces… Le choix d’un restaurant est cornélien puisqu’ils sont 35, installés en plein coeur du festival et il y en a pour tous les régimes alimentaires (vegan, gluten free, sucré, salé…). Ce sera finalement un bo bun du Petit Cambodge, dégusté allongé dans l’herbe avec les sonorités électro-rétros de Lewis Offman qui emflamme le Think Tank, en fond.
Orelsan n’était pas celui que l’on attendait le plus même s’il faisait partie des têtes d’affiche du festival, mais c’est finalement et certainement celui qui nous a le plus scotché en live. Petite anecdote : il y a parfois du bon d’avoir une envie pressante quelques secondes avant le début de la prestation, puisqu’au retour, après avoir joué des coudes, nous voici quasi tout devant alors les autres copains qui font le pieds de grue dans la foule depuis plusieurs longues minutes sont moins bien placés. Toute la foule scande “Aurélien une chanson !” (cf. le clip Défaites de famille) et l’artiste s’éxécute avec plaisir pour nous livrer un show magistral. Tout son dernier album La fête est finie y passe, sans oublier ses plus anciens succès. Au fond, j’crois qu’la Terre est ronde…
Chauffés par cette intense journée, Jamie XX nous porte le coup de grâce et vient satisfaire nos instincts de clubbers. Malgré une frayeur à l’écoute de ses premiers morceaux (« Mais attend, il nous fait du commercial là ?« ), les rythmiques funky ont vite pris le dessus jusqu’à la fin de la soirée, puisant dans nos dernières ressources.
On va dormir ?
Arrivés tout aussi motivés que la veille, nous choisissons de visiter un peu plus le site et ses activités, histoire d’en prendre encore davantage plein les yeux, avant de retourner se déhancher. Une multitude de petits stands (yoga, ateliers créatifs, sensibilisation, jeux…) et espaces reculés nous interpèlent… Comme les Sessions Live by Tinder, coin de rencontre pour matcher en musique dans un cadre des plus reposants et aménagé, où l’on se fait happer par la prestation du jeune Adam Nass et ses acolytes. Beaucoup d’émotions, à savourer une pinte dans une main et une glace à l’eau dans l’autre. Et oui il fait toujours très chaud !
Uber, Uber, everywhere, yeah ! 17h40, il est temps de se diriger vers La Canopée pour une nouvelle session rap, au féminin cette fois avec la très chaleureuse IAMDDB. Proche de son public et terriblement à l’aise, elle n’a pas hésité à bavarder entre plusieurs de ses morceaux comme More et vous l’aurez reconnu, le majestueux Shade.
Vous reprendrez bien une dose de house, de pop psyché et autres sonorités électroniques ? On retourne sous le temple du clubbing pour se défouler avec un Young Marco en grande forme, danser grâce à un Daphni ultra inspiré et taper du pied grâce à un Agoria fidèle à sa réputation !
Plusieurs heures de folie sans interruption ou presque puisqu’une pause était vitale et on l’a passe en compagnie de Charlotte Gainsbourg. En effet, le temps de prendre un bon snitzel burger de chez Bal Cafe Otto ainsi qu’une petite tartelette aux fraises made in Cuisine Mode d’Emploi et nous voilà installés non loin de la scène où la fille de Jane et Serge se produit. Tout en simplicité bien évidemment avec comme point d’orgue, la reprise de Lemon Incest, qu’elle interprettait à sa jeune époque avec Gainsbarre.
Nul besoin de vous rappeler que tous les couverts et récipients proposés pour se restaurer étaient en matière recyclable que les poubelles répandues sur le site n’attendaient que de recevoir. Et pour notre plus grand plaisir, le respect de l’environnement semblait ancré dans la plupart des esprits. Ce qui semble normal quand on vient dans un festival écologique, n’est-ce pas ? Même les toilettes sèches avaient leur charme !
Pour terminer le festival de la plus belle et énergique des façons, rendez-vous avec le plus grand des créateurs, Tyler, the Creator. Jamais personne n’avait aussi bien porté l’ensemble gilet et short jaune de la sécurité routière. La classe en toutes circonstances, il suffit de quelques accords pour embraser la foule amassée sous le chapiteau, chantant à tue-tête les classiques du rappeur américain. On savoure !
Il est temps de partir, et on longe une des dernière scène encore animées, celle de l’endiablée Nina Kravitz pour se consoler avant de prendre une dernière fois le long chemin à travers les bois, pour partir et quitter défnitivement l’édition 2018 de WLG.
Tous dans la même direction, guidés par les lampadaires au bout du parcours, l’effet zombie walk de ce pèlerinage reflète bien nos états d’esprits, tous abasourdis par ces 2 jours de folie et se demandant si on peut encore revenir demain…
Trop de choix : Loin d’être un reproche mais davantage un vrai défi lancé par la programmation (que l’on a presque relevé) ! Plus d’une cinquantaine d’artistes toutes scènes et tout horizons confondus ont assuré le show. Il fallait donc être sacrément organisé et astucieux pour être sûr de ne pas louper ses chouchous. De quoi voir un maximum de talents en un minimum de temps, parfait !
Trop beau : En plus de l’aspect musical, le site du festival était un vrai havre de paix où chaque recoin regorgeait de surprises. Idem pour les différentes scènes aux décors ouffissimes (vous l’aurez compris, Lalaland remportant tous les suffrages). Les couleurs pastels, les drapeaux, les hûtes et autres oeuvres artistiques accentuaient cette plongée dans le monde idéaliste de We Love Green.
Trop court : Euuuuh, on peut vivre toute sa vie dans ce genre de festival ?
Crédit photo : Maxime Chermat